Croisade albigeoise : chronologie détaillée

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- La prise de Carcassonne (1209), illustration inspirée de La Canso (Guillaume de Tudèle) -

Réalisée avec le concours du Centre d'Etudes Cathares de Carcassonne (fermé en 2011), cette chronologie approfondie replace la Croisade albigeoise dans son contexte politique et religieux médiéval. Elle permettra aux passionnés et chercheurs de replacer les principaux évènements 

« Les cathares et la croisade contre les Albigeois », Yves Buffetaut


A la fin du XIIᵉ siècle, une nouvelle religion apparaît dans le Languedoc, le catharisme.
Bien que s'apparentant au christianisme, elle est en opposition complète avec le catholicisme, non seulement parce que les deux religions se livrent une sorte de concurrence sur les âmes, mais surtout parce que son dogme est radicalement différent.
Alors que pour les catholiques, le monde a été créé par Dieu, pour les cathares, il l'a été par le Diable et rien de bon ne peut donc exister sur terre.
Ce livre présente tout d'abord la religion des cathares (ou Albigeois pour reprendre le terme de l'époque, le mot cathare étant une invention du XIXᵉ siècle), puis décrit épisode par épisode la croisade contre les Albigeois, qui va durer de 1209 à 1229 et causer des ravages terribles dans le Languedoc et le comté de Toulouse.
Des figures marquantes apparaissent dans cette histoire de sang et de flammes : le comte Raymond de Toulouse, le croisé Simon de Montfort, l'émissaire du pape Arnaud Amaury, personnage sans pitié, la famille Trencavel, le pape Innocent III, les "Parfaits" et les "Parfaites" envoyés au bûcher, saint Dominique, le roi d'Aragon et beaucoup d'autres.
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  • 1145 : Le cistercien Bernard de Clairvaux organise une mission de prédication à Toulouse et dans l'Albigeois pour combattre l'influence de l'hérétique Henri de Lausanne. Il découvre à cette occasion une hérésie nettement plus dangereuse pour l'Eglise : celles des « tisserands » ou « ariens » qu'on appellera bientôt « albigeois » ou « cathares« .
    Fondation en Toulousain de l'abbaye cistercienne de Grandselve.
  • 1146 : Le comte de Toulouse Alphonse Jourdain prend la décision de se croiser.
    Affiliation de l'abbaye de Fontfroide à l'ordre cistercien par l'intermédiaire de l'abbaye de Grandselve.
  • 1147 : La deuxième croisade en Orient est lancée. Plusieurs seigneurs du Midi y participent activement, principalement sous la bannière du comte de Toulouse Alphonse Jourdain.
    1147-1170 : Bernard de Ventadour compose une oeuvre lyrique exceptionnelle en langue d'oc.
    1147-1173 : Le troubadour Raimbaut d'Orange met au point une nouvelle manière de composer de la poésie en langue d'oc, reprenant l'invention du troubadour Marcabru, le trobar clus. Ce savoir-faire va très vite se répandre à travers la société méridionale.
  • 1148 : Le concile de Reims se réunit et prend les premières décisions contre les hérétiques qui menacent l'unité de la Chrétienté.
    Raymond-Roger IV de Barcelone bat les Sarrazins et s'empare de la ville de Tortose. Il s'assure également la couronne d'Aragon par son mariage avec Pétronille, fille et héritière du roi Ramire.
    En Orient, au cours de la deuxième croisade, Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, meurt à Saint-Jean d'Acre alors que les croisés échouent devant Damas. Raymond V devient le nouveau comte de Toulouse.
    1148-1196 : « La grande guerre méridionale » (Pierre Bonassie) marque l'histoire géo-politique de la France méridionale.
  • 1150 : Raymond Trencavel vicomte de Carcassonne, fait hommage au comte de Barcelone Raymond-Bérenger IV. Il lui inféode le Carcassès, le Razès, le Lauragais et le Termenès. Ce geste coupe les terres du comte de Toulouse en deux parties, d'un côté le Toulousain, de l'autre en Provence.
    1150-1175 : Construction de l'église abbatiale de Fontfroide.
    1150-1178 : La construction du portail de la cathédrale Saint-Trophime d'Arles est engagée.
    1150-1180 : Le sculpteur dit le Maître du tympan de Cabestany marque de ses représentations les édifices religieux du Midi et de l'Italie du Nord.
  • 1152 : Frédéric Ier Barberousse devient roi de Germanie.
    On rencontre la première mention d'un conseil municipal dans la cité de Toulouse.
  • 1156 : Frédéric Ier Barberousse devient Empereur du Saint Empire Romain Germanique.
    Les comtes de Provence et de Barcelone sont en guerre contre le seigneur des Baux, protégé par le comte de Toulouse.
  • 1157 : Le second concile de Reims se réunit et prend de nouvelles décisions concernant les hérétiques.
  • 1159 : Les attaques des armées anglo-catalanes menées par le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt et par Raymond Bérenger IV de Barcelone menacent le comte Raymond V de Toulouse. Le siège de la cité comtale est levé grâce à l'intervention du roi Louis VII.
    Alexandre III devient pape, mais Frédéric Ier Barberousse fait élire un antipape. Ce schisme allait durer dix-huit ans.
    1159-1195 : Bertrand de Born, seigneur de Hautefort en Périgord, compose plusieurs poèmes politiques en langue d'oc tout en se montrant un châtelain inflexible ; on le surnomme le « maître des sirventès« .
  • 1163 : Le pape Alexandre III fuit l'Italie devant l'hostilité de l'empereur Frédéric 1er Barberousse. Il rejoint Maguelonne et se réfugie à Montpellier où il reçoit toutes les grandes figures de la noblesse méridionale.
    De nouvelles prises de position anti-hérétiques ont lieu au concile de Tours. Le mot « cathare » est utilisé pour la première fois dans les documents pontificaux.
  • 1165 : L'évêque d'Albi convoque à Lombers, devant un grand nombre de personnalités ecclésiastiques et laïques de la région ainsi que la population des localités voisines, les hérétiques cathares qui se font appeler « bons hommes » pour les interroger et soumettre leur foi à jugement. L'évêque Gaucelm de Lodève prononce la sentence et les condamne comme hérétiques.
  • 1166 : À la mort du comte de Provence, Alphonse II d'Aragon reçoit toute autorité sur ce territoire. Il possède à ce moment-là la couronne d'Aragon, le comté de Barcelone, la vicomté de Millau et le Gévaudan. Il a pour vassaux directs les Trencavel de Béziers, de Carcassonne et du Razès et le seigneur de Montpellier.
  • 1167 : Un « concile cathare » se serait déroulé à Saint-Félix-du-Lauragais.
    Premières exécutions d'hérétiques bourguignons à Vézelay.
    Assassinat de Raymond Trencavel à Béziers. Raymond V tente de dépouiller son successeur Roger II Trencavel sans parvenir à ses fins. Guerre entre Barcelone alliée au comte de Rodez contre le comte de Toulouse allié aux seigneurs de Montpellier et des Baux.
  • 1171 : Une paix, qui devait s'avérer provisoire, est scellée entre le comte de Toulouse et le vicomte de Carcassonne Roger II Trencavel par le mariage de ce dernier avec Alazais fille de Raymond V. De cette union naquit Raymond Roger Trencavel qui sera dépossédé par Simon de Montfort.
  • 1173 : Une lettre de l'archevêque de Narbonne Pons d'Acre au roi Louis VII fait le point sur l'état alarmant de la progression de l'hérésie dans le Midi.
  • 1174 : La plus célèbre fête de cour occitane est organisée à Beaucaire, à l'occasion de la paix conclue entre le duc de Narbonne et le roi d'Aragon.
  • 1175 : On réalise les sculptures du cloître supérieur du monastère de Gellone à Saint-Guilhem le Désert.
  • 1176 : Accord entre le comte de Toulouse Raymond V et le comte de Barcelone et roi d'Aragon Alphonse II à propos du sort de la Provence. La rivalité entre les deux maisons se poursuit au sujet des autres terres de langue d'oc.
  • 1177 : Réconciliation du pape Alexandre III et l'empereur Frédéric Ier Barberousse à Venise.
    Une lettre du comte de Toulouse à l'abbé et au chapitre de Cîteaux prévient de la progression constante de l'hérésie notamment sur les terres des Trencavel.
  • 1178 : Une mission pontificale contre les hérétiques est menée par le légat Pierre de Pavie et l'abbé de Clairvaux, Henri de Marcy dans la cité de Toulouse. Mal accueillis par la population, mais soutenus par le comte et l'évêque, ils procèdent à l'arrestation du marchand Pierre Maurand.
    Ils l'arrêtent et procèdent à sa réconciliation avec l'Eglise catholique devant toute la foule de Toulouse.
  • 1179 : Le troisième concile de Latran prend des mesures concernant les hérétiques méridionaux et élabore les premières procédures d'inquisition épiscopale.
  • 1181 : Raymond V est assiégé à Toulouse par Alphonse II d'Aragon.
    Le cistercien Henri de Marcy, devenu cardinal, mène une nouvelle action : il lève un contingent de chevaliers et fait le siège de Lavaur, repère d'hérétiques sur les terres de Roger II Trencavel. Arrestation des parfaits Bernard Raymond et Raymond de Baimiac.
    On crée la première école de médecine à Montpellier.
    Les dernières campagnes de travaux sont lancées à la Daurade de Toulouse.
  • 1182 : Les Chrétiens occidentaux sont massacrés à Constantinople.
    Les vaudois et leur chef Pierre Valdo sont excommuniés par l'Eglise.
  • 1183 :
    1183-1204 : Poète fanfaron et brillant, le poète Peyre Vidal sillonne les cours méridionales.
  • 1184 : La conférence de Vérone condamne officiellement les vaudois comme hérétiques.
  • 1187 : Saladin prend la ville sainte de Jérusalem après la défaite sanglante des croisés à Hattin. Cette nouvelle provoque un grand traumatisme à l'échelle de la chrétienté.
  • 1189 : Richard Coeur de Lion devient roi d'Angleterre.
    Le comte de Toulouse Raymond V reconnaît l'autonomie municipale des capitouls toulousains.
  • 1194 : Le comte de Toulouse Raymond V meurt. Raymond VI lui succède.
    Le comte Roger II Trencavel disparaît à son tour. Son fils Raymond Roger Trencavel, âgé de neuf ans, est placé sous la tutelle de Bertrand de Saissac.
  • 1196 : Le roi Alphonse II d'Aragon meurt. Son fils Pierre II lui succède. Il signe une paix définitive qui met un terme à la « grande guerre méridionale » et isole les terres Raymond Roger Trencavel.
  • 1198 : Innocent III est élu pape à Rome. Alors que la papauté avait délaissé le Midi depuis 1181, le nouveau pape montre qu'il est décidé à lutter contre l'hérésie ; il envoie une lettre à l'archevêque d'Auch pour lui rappeler que « les ministres d'un forfait diabolique se rebellent contre la foi orthodoxe » et ajoute que « si cela s'avérait nécessaire, fais-les contraindre par la force du glaive matériel, au moyen des princes et des peuples« .
  • 1199 : L'hérésie est comparée à un crime de lèse-majesté selon la bulle pontificale Vergentis in senium d'Innocent III.
  • 1200 : Création de l'Université de Paris.
    On débute la construction de la nef dite « raymondine » de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse.
    1200-1229 : Grand seigneur du Vaucluse, le templier Gui de Cavaillon s'oppose aux seigneurs Français en soutenant fidèlement les comtes de Toulouse. Il écrit des poèmes-témoignages sur ses actions militaires.
  • 1201 : Un accord d'assistance mutuelle est conclu entre le comte Raymond-Roger de Foix et le vicomte de Carcassonne Raymond Roger Trencavel contre le comte de Toulouse Raymond VI.
    Pourtant Raymond-Roger de Foix prête serment de vassalité au comte de Toulouse pour le château de Saverdun.
  • 1202 :
    1202-1204 : Organisation de la quatrième croisade vers l'Orient.
  • 1203 : Les croisés détournés des objectifs de la quatrième croisade entrent dans Constantinople et massacrent tous les habitants.
    Début de la légation des moines cisterciens Raoul de Fontfroide et Pierre de Castelnau dont le but est de remettre de l'ordre dans le clergé méridional.
  • 1204 : Le roi de France Philippe Auguste occupe la Normandie, l'Anjou et le Poitou.
    L'Empire latin d'Orient est fondé à la suite de la prise de Constantinople. La paix conclue en 1196 entre les maisons de Toulouse et d'Aragon est scellée par un mariage à Perpignan entre Raymond VI et Aliénor, soeur de Pierre II. Ce dernier épouse la même année Marie de Montpellier et se reconnaît vassal direct du pape Innocent III.
    L'abbé de Cîteaux Arnaud Amaury rejoint les légats pontificaux déjà présents en Languedoc.
    v.1204-1209 : Plusieurs dames de la noblesse languedocienne sont accueillies au sein de la hiérarchie cathare par le parfait Guilhabert de Castres à Fanjeaux.
    Le castrum de Montségur est réédifié par Raymond de Péreille à la demande des dignitaires cathares.
  • 1205 : Guilhem Bernard commence la rédaction des cartulaires de la cité et du bourg de Carcassonne.
    L'ancien troubadour devenu cistercien Foulques de Marseille, est élu évêque de Toulouse. Il reçoit la mission d'y reprendre en main la lutte anti-hérétiques.
  • 1206 :
    1206-1207 : Diègue d'Osma et Dominique de Guzman commencent leur prédication dans le Midi. Une rencontre arbitrale a lieu à Montréal entre Dominique de Guzman et Guilhabert de Castres.
    Le monastère de Prouille est fondé au pied du castrum de Fanjeaux.
    François d'Assise se convertit en Italie.
  • 1208 : A la suite du meurtre du légat Pierre de Castelnau, le comte de Toulouse Raymond VI est excommunié par Rome.
    Innocent III appelle alors à la croisade contre les hérétiques du Midi.
  • 1209 : La Croisade est lancée contre le Midi et l'armée croisée quitte Lyon en direction des terres du comte de Toulouse, en empruntant la vallée du Rhône.
    Raymond VI fait quant à lui pénitence et réconciliation à Saint-Gilles du Gard. Il prend la croix.
    L'armée croisée s'empare de Béziers et massacre la population. Carcassonne subit à son tour un siège, puis est prise. Le comte de Carcassonne Raymond Roger Trencavel se rend et est emprisonné. Il meurt en prison la même année.
    La direction de la Croisade est confiée à Simon de Montfort.
  • 1210 : Minerve, Termes et Puivert sont assiégés et pris par les croisés.
    Guillaume de Tudèle commence la rédaction de la Chanson de la croisade albigeoise.
  • 1211 : Le concile de Montpellier lance un ultimatum au comte Raymond VI. Celui-ci regagne Toulouse en refusant d'obtempérer : il est excommunié.
    Une nouvelle armée, arrangée en France par l'évêque Foulques de Toulouse, vient accentuer la pression sur les seigneurs languedociens qui refusent de se réconcilier avec l'Eglise.
    Cabaret se rend sans combat : son seigneur Pierre-Roger négocie la reddition par l'intermédiaire de son prisonnier Bouchard de Marly. Les croisés prennent la cité de Lavaur.
    Or, à Montgey, des croisés allemands et frisons connaissent une première défaite et sont massacrés par les troupes du comte de Foix. Quelque temps après, Simon de Montfort subit une autre défaite lors du premier siège de Toulouse qu'il ne peut prendre.
    En septembre, il s'enferme dans Castelnaudary pour attendre l'armée du comte de Toulouse. Ni le comte de Foix ni le comte de Toulouse ne parviennent à l'en déloger ; Le comte de Foix est même défait par les croisés au cours de la bataille de Saint-Martin Lalande.
  • 1212 : Simon de Montfort organise des contre-attaques avec l'arrivée de nouveaux contingents croisés.
    Siège et destruction du château d'Hautpoul.
    La prise de Moissac, les conquêtes de l'Agenais, du Quercy et du Comminges en sont les résultats.
    Le cistercien Arnaud Amaury devient archevêque de Narbonne.
    Pour organiser les terres conquises, Simon de Montfort promulgue les statuts de Pamiers.
    À Las Navas de Tolosa, les rois d'Aragon, de Castille et de Navarre défont les musulmans d'Andalousie.
  • 1213 : Innocent III lance une cinquième croisade vers l'Orient.
    Pierre II d'Aragon, venu en aide au comte de Toulouse, meurt pendant la bataille de Muret qui voit la victoire des croisés. Simon de Montfort prend possession de la cité de Toulouse.
    Pierre des Vaux-de-Cernay commence vers cette date la rédaction de son Histoire Albigeoise.
  • 1214 : Simon de Montfort ravage le comté de Foix, obligeant le comte à se soumettre à l'Eglise.
    Le demi-frère du comte de Toulouse, Baudouin, qui avait pris le parti de l'armée croisée, est fait prisonnier par des routiers engagés par ses propres vassaux ; il est pendu à Montauban probablement sous les ordres du comte de Toulouse lui-même.
    Jean sans Terre débarque à la Rochelle, mais la victoire de Bouvines renforce le pouvoir du roi de France Philippe Auguste.
  • 1215 : Le quatrième concile de Latran dépossède officiellement Raymond VI de ses biens et de ses titres. Simon de Montfort devient duc de Narbonne et comte de Toulouse.
    Création de l'Ordre des Frères Prêcheurs.
    Les cathares sont à nouveau condamnés par les canons du concile et un nouveau type de procédure, la procédure dite d'office, est instaurée.
  • 1216 : Honorius III succède à la papauté à Innocent III. Le nouveau pape approuve officiellement l'ordre dominicain de Dominique de Guzman.
    La sixième croisade est prêchée pour libérer les territoires d'Orient.
    Henri III devient roi d'Angleterre.
    Simon de Montfort ne parvient pas à reprendre la ville de Beaucaire au fils du comte de Toulouse, Raymond VII .
    Echec de la révolte des toulousains contre les croisés.
  • 1217 : Retour de Raymond VI dans Toulouse. Siège du château Narbonnais dans lequel se sont réfugiés les parents de Simon de Montfort. Les croisés organisent le deuxième siège de la ville.
  • 1218 : Déroulement du deuxième siège de Toulouse. Simon de Montfort est tué par un boulet de pierre au cours d'une contre-attaque. Son fils Amaury de Montfort lui succède à la tête de la Croisade. Louis, fils aîné du roi de France, prend alors la croix contre les hérétiques toulousains.
  • 1219 : En Orient, la ville de Damiette est prise par les croisés.
    Le prince Louis, futur Louis VIII, prend la croix et organise une expédition dans le Midi. Les Français sont défaits à la bataille de Baziège. Amaury de Montfort part assiéger Marmande ; il est rejoint par les troupes conduites par le prince Louis. Marmande est forcée de capituler. Toute sa population est massacrée afin de donner l'exemple aux autres cités méridionales. L'armée croisée peut engager le troisième siège de Toulouse.
  • 1220 : L'Université de médecine à Montpellier se dote de ses premiers statuts.
    Frédéric II devient empereur du Saint Empire Romain Germanique.
  • 1222 : Le comte de Toulouse Raymond VI meurt. Son fils, Raymond VII, lui succède.
    Les consuls de Toulouse réglementent cette année-là les modalités des élections consulaires et du gouvernement de la cité.
    Plusieurs communautés du Biterrois et du Minervois, ainsi que les habitants de Béziers, sont excommuniées par le légat Conrad de Porto.
    Fondation de la cité de Cordes en Albigeois.
    v.1222-1223 : L'ancien vaudois devenu prieur des Pauvres Catholiques, Durand de Huesca, aurait rédigé le Liber contra Manicheos (Livre contre les Manichéens). Ce livre entreprend la réfutation d'un traité cathare anonyme, retranscrit en partie dans sa composition. Il reproduit un à un les chapitres du libelle hérétique et se propose à la suite de chacun de donner au lecteur les vraies notions de foi chrétienne.
  • 1224 : Louis VIII devient roi de France à la mort de son père Philippe Auguste. Amaury de Montfort lui cède ses droits sur le Carcassès et l'Albigeois. Quant à Raymond Trencavel, il reprend ses titres et sa ville. À la conférence de Montpellier, Raymond VII demande au pape de le reconnaître comme comte de Toulouse ; il s'engage à maintenir la paix et à poursuivre les cathares. Le comte de Foix et Raymond Trencavel font de même. Le pape Honorius III est hésitant, mais décide de ne pas accepter de compromis en leur faveur.
    En Italie, commencent les premières poursuites contre les communautés cathares.
  • 1227 : Grégoire IX devient pape.
    Le concile de Narbonne s'intéresse à la recherche des hérétiqueset de leurs partisans. Le comte de Toulouse Raymond VII est excommunié, ainsi que le comte Roger-Bernard de Foix.
  • 1229 : Le comte de Toulouse Raymond VII signe le traité de Meaux-Paris avec la Couronne. Carcassonne, Béziers, Nîmes et Beaucaire rentrent définitivement dans le Royaume de France sous la forme d'une sénéchaussée. Le succès politique pour le roi de France est incontestable. Une clause du traité prévoit la création d'une université à Toulouse.
    Fiançailles de Jeanne de Toulouse, fille unique de Raymond VII et d' Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX.
    Un traité de paix est signé à Melun entre Louis IX et le comte Roger-Bernard de Foix.
    Le concile de Toulouse met en place une procédure de traque contreles hérétiques et officialise l'ouverture de l'Université.
    Le roi d'Aragon Jacques Ier fait la conquête de l'île de Majorque. Il sera désormais Jacques le Conquérant.
  • 1231 : En Rhénanie, Conrad de Marbourg traque les hérétiques à la demande de Rome.
    Mort de l'évêque Foulques de Toulouse.
    Le roi d'Aragon Jacques Ier conquiert l'île de Minorque.
  • 1232 : Montségur devient le principal lieu de refuge de la hiérarchie cathare, lieu à partir duquel va s'organiser la résistance clandestine vers le bas pays. Au même moment, des réseaux d'entraide et de fuite s'organisent dans le Midi et vers la Lombardie.
  • 1233 : Par la bulle Ille humani generis, le pape Grégoire IX crée officiellement l'Office de l'Inquisition en Languedoc. Elle est confiée à l'ordre dominicain.
    Le concile de Béziers, sous la présidence de l'évêque de Tournai, demande le concours des curés pour établir des listes de suspects.
  • 1235 : Une trêve de cinq ans est conclue entre Louis IX et le roi Henri III d'Angleterre.
  • 1236 : Ferdinand III de Castille s'empare de la cité de Cordoue.
    Les inquisiteurs Guillaume Arnaud et Etienne de Saint-Thibéry organisent une première enquête inquisitoriale dans le Lauragais. On apprend que des archives de l'Inquisition de Toulouse sont volées à Caunes et dispersées.
  • 1237 : Jeanne de Toulouse, fille unique du comte de Toulouse Raymond VII, épouse Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX.
  • 1238 : L'activité de l'Inquisition est provisoirement suspendue dans le Midi en raison de l'hostilité populaire et sur intervention du comte de Toulouse Raymond VII. Cette suspension qui devait durer trois mois sur décision de Grégoire IX durera en fait trois ans.
    Prise de Valence par les Aragonais.
  • 1239 : La sixième croisade est un échec en Orient.
    L'empereur Frédéric II est excommunié par Rome.
    Le roi Louis IX achète le comté de Mâcon.
    En 1239, les habitants du Midi de la France ont la possibilité d'observer dans le ciel plusieurs éclipses du soleil.
    En Champagne, un bûcher d'hérétiques au Mont Aimé organisé par Robert le Bougre entraîne la mort de 140 personnes.
  • 1240 : Le roi Louis IX achète la Sainte Couronne. Il fera construire pour l'abriter la Sainte-Chapelle de Paris (1243-1248).
    Robert Grosseteste traduit l'Ethique d'Aristote.
    Raymond Trencavel, héritier de la vicomté de Carcassonne et de Béziers, entre en rébellion contre le roi de France. Mais le siège de Carcassonne est un échec.
    1240-1243 : Les Mongols envahissent l'Europe centrale. Destruction de Kiev et de Cracovie.
  • 1241 : Les enquêtes inquisitoriales reprennent dans le comté de Toulouse sous la direction des inquisiteurs Guillaume Arnaud et Etienne de Saint-Thibéry. L'inquisiteur Pierre Sellan s'intéresse au Quercy.
    Raymond VII renouvelle son serment au roi Louis IX à Montargis. Conformément à ce serment, il fait assiéger Montségur, sans pourtant manifester une grande volonté de le prendre.
    La mort du pape Grégoire IX entraîne l'élection de Célestin IV. La mort prématurée de ce dernier dans les jours suivants son élection provoque une période trouble au sein du Sacré Collège.
    Raymond VII souscrit une alliance avec Henri III d'Angleterre, dirigée contre son suzerain Louis IX.
    Le dominicain et inquisiteur, Moneta de Crémone rédige un grand traité de réfutation des croyances cathares et vaudoises, sa Somme contre les cathares et les vaudois.
  • 1242 : À Avignonet, les inquisiteurs Guillaume Arnaud et Etienne de Saint-Thibéry sont assassinés avec leurs suites par un commando venu de Montségur.
    Rome prononce l'excommunication du comte de Toulouse Raymond VII et de tous ses alliés parmi lesquels figurent les comtes de Comminges et de Rodez, Raymond Trencavel et Olivier de Termes. La tentative de Trencavel dans la récupération de Carcassonne échoue une seconde fois. L'inquisiteur Ferrer commence son activité dans le Midi.
    Henri III débarque en France avec ses armées mais est battu à Taillebourg et à Saintes par les troupes de Louis IX. Une nouvelle trêve de cinq ans sera conclue en 1243.
  • 1243 : Innocent IV est finalement élu pape par le Sacré Collège.
    Par le traité de Lorris, le comte de Toulouse Raymond VII fait acte de soumission au roi de France.
    Au mois de mai, une armée, levée par le sénéchal du roi Hugues des Arcis, placée sous l'autorité spirituelle de l'archevêque de Narbonne Pierre Amiel et de l'évêque d'Albi Durand de Beaucaire commence le siège de Montségur.
  • 1244 : Conséquence du long siège commencé en mai 1243, Pierre-Roger de Mirepoix, seigneur de Montségur, abandonne le castrum le 16 mars 1244 aux soldats de l'armée du sénéchal Hugues des Arcis.
    Un bûcher collectif est allumé au pied du pog pour y supplicier deux cents cathares qui avaient refusé de renier leur foi.
    En Orient, les Chrétiens perdent définitivement la ville de Jérusalem.
    1244-1280 : Les cathares, réduits à la clandestinité, émigrent par vagues successives vers l'Italie et notamment la Lombardie.
  • 1246 : Charles d'Anjou , frère de Louis IX , devient comte de Provence, en épousant la dernière fille du comte de Provence, promise d'abord à Raymond VII , comte de Toulouse, depuis le concile de Lyon.
    La construction de la citadelle d'Aigues-Mortes commence.
  • 1247 : La bastide Saint-Louis est fondée à Carcassonne.
    Un centre universitaire de théologie est créé à Montpellier.
    Admission des Carmes parmi les ordres mendiants.
  • 1248 : La septième croisade part pour l'Orient. Le roi Louis IX embarque à Aigues-Mortes suivi de plusieurs seigneurs méridionaux dont Raymond Trencavel et Olivier de Termes . La régence est assurée par Blanche de Castille.
    Par une bulle du pape Innocent IV , on apprend qu'un clerc et qu'un courrier des inquisiteurs ont été tués à Caunes et que les registres qu'ils transportaient ont été détruits. Les inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre commencent la rédaction du Processus inquisitionis.
    L'Inquisition est transférée vers cette période aux évêques du Midi au détriment des inquisiteurs dominicains : elle devient épiscopale.
    Prise de Séville par les Castillans.
  • 1249 : En Orient, les croisés prennent la ville de Damiette.
    À la mort de Raymond VII , Alphonse de Poitiers devient comte de Toulouse.
    Guillaume de Puylaurens commence la rédaction de sa Chronique.
  • 1250 : En Orient, les armées croisées menées par Louis IX sont battues à la Mansourah. Les Mamelouks prennent le pouvoir en Egypte.
    Mort de Frédéric II.
    Constitution du Parlement de Paris.
    Dès cette période, le Midi voit la création de nombreuses bastides et villeneuves dans les régions du Languedoc et de la Gascogne.
    Avant 1250 : Reconstruction de l'église de l'abbaye cistercienne Sainte-Marie de Villelongue (Aude) qui s'est enrichie pendant le déroulement de la croisade contre les Albigeois. Le décor du nouvel édifice laisse paraître l'influence du courant stylistique du premier gothique dont l'origine est probablement le Bordelais ou l'ouest de la France.
  • 1251 : Au concile de l'Isle-sur-Sorgue, les évêques se préoccupent de l'organisation de l'Inquisition qu'ils contrôlent depuis un an. Mais Alphonse de Poitiers manifeste son désir de voir l'Office à nouveau confié aux Dominicains. Les évêques, et en particulier celui de Toulouse, Raymond du Fauga, ancien dominicain lui-même, ne purent s'y opposer une fois le pape d'accord.
    Le 17 juin 1251, Innocent IV demanda au provincial des Dominicains de désigner de nouveaux inquisiteurs. Ce dernier se montra réticent et il faudra attendre 1255 pour voir à nouveau des Dominicains exercer la charge d'instruire des enquêtes inquisitoriales.
  • 1252 : La torture est autorisée par le pape Innocent IV.
    À la mort de Blanche de Castille , la régence du royaume de France est assurée par les princes Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou.
    Début de l'enseignement de Thomas d'Aquin à Paris.
  • 1253 : Canonisation sous la titulature de saint Pierre Martyr , de l'ancien croyant cathare Pierre de Vérone, devenu inquisiteur dominicain.
  • 1254 : Innocent IV est remplacé par Alexandre IV.
    À Montpellier, les habitants se révoltent contre la tutelle du roi Jacques Ier d'Aragon.
    Premières condamnations des franciscains Spirituels.
  • 1255 : Le château de Quéribus, tenu par Chabert de Barbaira, se rend au sénéchal de Carcassonne.
    Le roi de France ordonne la fortification du château de Puilaurens.
    L'ordre dominicain reprend les enquêtes inquisitoriales en raison de l'incompétence des évêques languedociens à exercer cette charge.
    Canonisation de sainte Claire d'Assise.
    Le dominicain Jacques de Voragine rédige une encyclopédie hagiographique intitulée Légende Dorée.
  • 1257 : Bonaventure devient ministre de l'ordre franciscain. Il le restera jusqu'en 1274.
    Echec des tentatives du clergé séculier pour écarter les réguliers de l'Université de Paris. Robert de Sorbon fonde à Paris un collège pour théologiens, la future Sorbonne.
  • 1258 : Le traité de Corbeil signé par Jacques Ier d'Aragon et Louis IX fixe pour plusieurs siècles la frontière du royaume de France au Sud du Languedoc.
    1258-1263 : Thomas d'Aquin rédige la Somme contre les Gentils.
    1258-1262 : Le pouvoir royal lance une nouvelle vague d'enquêtes dans la sénéchaussée de Carcassonne. Ces enquêtes ont pour but d'effacer les exactions commises après 1240-1242 par les officiers royaux au détriment de la population considérée comme vaincue et soumise au même moment à la pression de l'Inquisition.
  • 1259 : Louis IX met fin au conflit séculaire avec l'Angleterre avec la signature du traité de Paris. Henri III renonce définitivement à la Normandie, à l'Anjou, à la Touraine et au Poitou, mais maintient ses droits sur le Quercy et l'Agenais. Bordeaux, Bayonne et la Gascogne rentrent dans la mouvance française : le roi d'Angleterre se reconnaît vassal du roi de France et à ce titre devient pair de France.
    Louis IX fixe dans une lettre les instructions des commissaires royaux chargés des enquêtes sur les exactions commises au nom du roi dans la sénéchaussée de Carcassonne.
  • 1260 : Chapitre général des Franciscains organisé à Narbonne. La Legenda Major de saint François rédigée par leur maître général Bonaventure devient la seule biographie officielle du fondateur des Mineurs. Il est mis l'accent sur la signification eschatologique des stigmates faisant de François un « second Christ« .
  • 1261 : Le pape Alexandre IV meurt. Urbain IV lui succède.
    Manuel le Paléologue s'empare de Constantinople et se proclame Basileus. Fin de l'Empire latin.
  • 1262 : Partage du royaume d'Aragon : naissance du royaume éphémère de Majorque (1276-1344) qui comprenait les Baléares, le Roussillon, la Cerdagne, Montpellier avec Perpignan pour capitale.
  • 1263 : Les premières estimes de Toulouse sont attestées.
    Une ordonnance donne cours à la monnaie du roi (l'écu d'or) dans tout le royaume de France.
  • 1264 : Au cours de l'été, on vit dans le ciel du Midi, la trace d'une comète.
    1264-1268 : Charles d'Anjou, frère du roi de France, fait la conquête de l'Italie du Sud.
  • 1265 : Un pape français, Clément IV, est élu à la tête de la Curie romaine. Il établit le droit du pape à disposer de tous les bénéfices ecclésiastiques.
  • 1266 : Le navigateur Marco Polo séjourne à Pékin.
    Une réforme monétaire est mise en place dans le royaume de France et donne la primauté à la monnaie royale.
  • 1268 : En Orient, les croisés perdent Antioche devant les armées du sultan Baybars.
  • 1269 : Une ordonnance royale rend le port de la rouelle obligatoire par les juifs.
  • 1270 : La huitième croisade est organisée pour la Terre Sainte. Louis IX, qui y participe, meurt devant Tunis. Philippe III dit le Hardi est le nouveau roi de France. Il sera sacré à Reims en 1271.
    Première mention d'une carte maritime en Méditerranée.
  • 1271 : Grégoire X est élu pape.
    Le comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, meurt sans descendance. Sa femme, Jeanne de Toulouse meurt à son tour. Le comté de Toulouse est annexé au Royaume de France.
  • 1272 : Édouard Ier devient roi d'Angleterre à la mort d'Henri III. Il rendra hommage au roi de France en 1273.
    Philippe III le hardi vient en Toulousain pour soumettre la rébellion du comte Roger-Bernard III de Foix ; il reçoit sa reddition et l'emmène en otage en France.
    L'archevêque Maurin pose la première pierre de la nouvelle cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne. C'est le début de la mise en oeuvre des grands chantiers des cathédrales gothiques du Midi de la France.
  • 1277 : Les travaux de la nouvelle cathédrale Sainte-Cécile d'Albi débutent.
  • 1279 : Philippe III le Hardi accorde une totale amnistie aux toulousains.
    Jean Galand est nommé inquisiteur de Carcassonne.
  • 1280 : Le 22 juillet 1280, le comte de Foix et plusieurs seigneurs du Midi se liguent contre le roi d'Aragon. Roger-Bernard III de Foix est fait prisonnier.
    Les consuls de Narbonne, en opposition avec leur seigneur, le vicomte Aymeri, remettent leur consulat dans les mains du roi de France, Philippe le Hardi. Philippe le Hardi descend à Toulouse. Les enquêteurs royaux envoient un ultimatum au vicomte de Narbonne pour régler la situation avec les consuls de sa ville. Aymeri, indigné, fait appel au roi d'Aragon.
  • 1281 : Martin IV, français, est élu pape avec le soutien du parti angevin.
    En janvier, Pierre III d'Aragon rencontre Philippe le Hardi à Toulouse. Sans tenir compte du traité de Corbeil, il lui réclame Carcassonne, le Razès et le Fenouillèdes et intervient en faveur du vicomte de Narbonne. Au mois de mai, un accord de paix paraît clore le conflit, mais Philippe le Hardi donne des ordres pour tout de même surveiller la frontière aragonaise.
  • 1282 : Les Français chassés de Sicile sont massacrés par les armées du roi Pierre III d'Aragon : ce sont les « vêpres siciliennes« . Pierre III accède à la couronne de Sicile et chasse Charles d'Anjou, frère de Louis IX et oncle du roi de France Philippe le Hardi, qui conserve néanmoins le royaume de Naples. Cet événement consomme la rupture définitive entre l'Aragon et la France.
  • 1283 : Le pape Martin IV excommunie Pierre III d'Aragon et toute son armée ; il offre sa couronne d'Aragon à Charles de Valois, fils du roi Philippe III le Hardi. Ce dernier conclue un accord avec le roi de Majorque, frère du roi d'Aragon afin d'accentuer la pression sur Pierre III.
  • 1284 : Le pape Martin IV fait prêcher dans toute la chrétienté une croisade contre le roi Pierre III d'Aragon, dite croisade d'Aragon. Cette décision pontificale est favorable au dessein du roi de France Philippe le Hardi qui craint de perdre le Languedoc, toujours convoité par le souverain aragonais.
    L'inquisiteur dominicain Jean Galand ouvre au mois de mars une campagne de recherche des hérétiques dans la région de Carcassonne. Il fait comparaître devant lui au moins vingt et une personnes. Il met à jour une présence encore très importante de l'hérésie cathare dans le Cabardès, le Minervois et le Carcassès. L'affaire prend des proportions inquiétantes l'année suivante quand l'inquisiteur constate qu'elle touche aussi la forteresse royale de Carcassonne et révèle l'organisation d'un complot visant la destruction des archives de l'Inquisition.
  • 1285 : L'inquisiteur dominicain Jean Galand met à jour un complot visant la destruction des archives de l'Inquisition de Carcassonne.
    Sa découverte est contemporaine du déclenchement de la croisade contre l'Aragon, dont la Cité est justement la base arrière.
    Philippe IV dit le Bel devient roi de France à la mort de son père Philippe III le Hardi à Perpignan, lors de la déroute qui conclut la croisade en Aragon.
  • 1286 : Philippe IV le Bel est sacré roi de France à Reims. La Champagne, héritage de Jeanne, est rattachée au royaume de France.
    L'évêque d'Albi Bernard de Castanet engage un procès contre ceux de ses diocésains qui se seraient alliés aux Carcassonnais dans le complot dirigé contre l'Inquisition en 1284. Onze inculpés sont interrogés devant son tribunal. Deux bénéficient d'une grâce, les neuf autres se trouvent condamnés au Mur et privés de leurs biens. Les confessions impliquent 411 personnes. Bernard de Castanet dispose d'une large réserve de suspects mais fait preuve d'une certaine modération en ne procédant qu'à deux condamnations posthumes.
    Les coutumes de Toulouse sont promulguées.
  • 1289 : Les trois disciplines de l'université de Montpellier sont organisées.
    Le pape Nicolas IV met en place le tiers ordre franciscain.
  • 1290 : Le comte de Foix hérite du Béarn et se retire de la cité de Foix.
    Une première dévaluation de la monnaie secoue le royaume de France.
  • 1291 : Le traité de Tarascon est signé entre l'Aragon et la France. La Sicile est attribuée à l'Aragon et le royaume de Naples à la maison d'Anjou.
    Prise de Saint-Jean d'Acre par les Mamelouks.
  • 1292 : Une fiscalité royale extraordinaire est mise en place pour faire face aux difficultés financières de la Couronne de France.
  • 1294 : Boniface VIII est élu pape, après le bref pontificat de Célestin V.
    Philippe IV le Bel prononce la saisie du duché d'Aquitaine. Le conflit franco-anglais est relancé.
  • 1295 : Création de l'évêché de Pamiers. Bernard de Saisset jusque-là abbé de Saint-Antonin devient évêque du nouveau diocèse.
    1295-1296 : Le royaume de France est secoué par une grande crise monétaire. Le roi de France retire la garde de son Trésor aux Templiers et le transfère au Louvre. Le système monétaire de Louis IX est ébranlé. Philippe IV le Bel entre en conflit avec Boniface VIII à propos de la levée de décimes sur le clergé.
    Sur le plan politique, une coalition menée par Edouard Ier d'Angleterre se constitue contre la France, mais les armées de Philippe IV le Bel font la conquête de la Guyenne. Elle ne sera restituée qu'en 1303.
    La nomination d'un nouvel inquisiteur dominicain, Nicolas d'Abbeville déclenche de nouveaux troubles à Carcassonne, la « rage carcassonaise«
    (Bernard Gui).
  • 1297 : Louis d'Anjou occupe la charge épiscopale de Toulouse.
    Louis IX est canonisé sous le nom de Saint Louis.
    Les armées françaises battent à Furmes les Allemands et les Flamands. La trêve de Vyve-Saint-Bavon marque la fin du conflit.
  • 1298 : Le franciscain contestataire Pierre Jean Olieu meurt à Narbonne. Le courant religieux formé par ses disciples, les franciscains Spirituels et les Béguins est alors l'un des plus importants du Midi. Ils ne vont pas tarder à attirer sur eux les foudres de la papauté et de l'Inquisition.
  • 1299 : Le traité de Montreuil-sur-Mer est signé entre Philippe IV le Bel et Edouard Ier d'Angleterre.
    L'évêque d'Albi Bernard de Castanet utilise l'Inquisition contre ses ennemis politiques : de décembre 1299 au 30 mars 1300 comparaissent devant lui 35 détenus. Il se livre en fait à une véritable guerre de reconquête du pouvoir face à l'oligarchie urbaine locale. La confiscation des biens des condamnés est une aubaine, au moment où l'évêque finance la construction de la cathédrale Sainte-Cécile et son palais épiscopal de la Berbie.
  • 1300 : Les armées françaises occupent la Flandre en insurrection.
  • 1301 : Philippe IV le Bel fait arrêter et juger l'évêque de Pamiers, Bernard de Saisset, coupable de complot contre l'autorité royale. Le conflit avec la papauté reprend.
  • 1302 : Boniface VIII promulgue la bulle Ausculus Fili contre Philippe IV le Bel qui rappelle la supériorité des juridictions ecclésiastiques. Le roi de France obtient cependant l'appui des Etats Généraux dans sa lutte contre les prétentions de la papauté romaine.
    Les Flandres se révoltent et la population massacre les Français lors des « matines de Bruges« . La cruelle défaite française de Courtrai face aux flamands accentue le désarroi de la Couronne et des princes.
    Les commissaires royaux réagissent aux plaintes des habitants d'Albi contre l'évêque Bernard Castanet. Ils mettent son temporel sous séquestre, font hisser la bannière du roi sur le palais de la Berbie. Le prélat est convoqué à Toulouse pour se défendre. De retour à Albi, il est accueilli par plusieurs manifestations populaires menaçantes.
  • 1303 : Carcassonne se révolte contre l'Inquisition avec les villes de Limoux, Cordes et Albi, épisode connu sous le nom de « complot de l'infant de Majorque« . L'insurrection menée par le franciscain Bernard Délicieux menace le nouvel inquisiteur de Carcassonne le dominicain Geoffroy d'Ablis.
    Le roi de France est excommunié par Boniface VIII. La mission de Guillaume de Nogaret auprès du pape est un échec : c'est l'attentat d'Agnani. La mort de Boniface VIII entraîne l'élection de Benoît XI.
    Sur le plan des finances, la crise monétaire est atténuée par la décision de Philippe IV le Bel qui rétablit son Trésor au Temple avec ses propres trésoriers. La Chambre des comptes est créée dès cette date.
  • 1304 : Les armées françaises écrasent les Flamands à Mons-en-Pélève. Le traité d'Athis-sur-Orge est imposé au comte de Flandres l'année suivante.
    Le roi de France Philippe IV le Bel met fin grâce au roi Jacques Ier au « complot de l'Infant de Majorque« .
  • 1305 : Clément V est élu pape, succédant à l'éphémère Benoît IX. Il s'installera en Avignon en 1309.
    Grâce à la réconciliation entre le pouvoir royal et la papauté, l'Inquisition de Carcassonne et de Toulouse retrouve toute son efficacité sous l'impulsion de deux frères dominicains Geoffroy d'Ablis et Bernard Gui. Ils vont mettre fin aux agissements des derniers cathares et engager la lutte contre les Béguins et les frères Spirituels.
  • 1306 : Sur décision royale, les juifs sont expulsés du royaume de France et leurs biens sont confisqués. Des révoltes ont lieu à Paris après la réévaluation de la monnaie.
    Le procès de l'évêque d'Albi Bernard de Castanet se déroule sous tension. L'évêque d'Albi parvient à s'en sortir indemne. Réhabilité en 1308, il prend la tête de l'évêché du Puy.
  • 1308 :
    1308-1309 : L'inquisiteur Geoffroy d'Ablis mène une enquête inquisitoriale en haut pays de Foix. Il sera remplacé cette même année.
  • 1309 : Le pape Clément V fixe la Curie pontificale en Avignon.
    Bernard Gui fait arrêter et condamne au bûcher le parfait Pierre Authié.
    Une nouvelle dévaluation de la monnaie marque l'économie de la Couronne. La réévaluation sera tentée en 1313.
  • 1311 : Le pape Clément V condamne les « fraticelles« .
  • 1312 : Philippe IV le Bel obtient du pape la suppression de l'ordre du Temple.
    Le concile de Vienne renouvelle les condamnations à l'encontre des disciples de Pierre Jean Olieu, décide d'un droit de regard des évêques sur les travaux des inquisiteurs et précise les nouvelles modalités de l'activité inquisitoriale par le décret Multorum.
    Lyon est annexé au domaine royal par Philippe IV le Bel.
  • 1316 : Après la mort de Clément V en 1315, Jacques Duèse devient pape sous le nom de Jean XXII.
    Condamnation de l'oeuvre du médecin et penseur catalan Arnaud de Villeneuve.
    Louis X le Hutin meurt, ainsi que son fils Jean Ier le Posthume mais les femmes restent écartées de la succession au trône. C'est finalement son oncle, Philippe V dit le Long, qui devient le nouveau roi de France et sera sacré en 1317. Le comté de Bourgogne est annexé au royaume de France à cette date.
    À Carcassonne, Jean de Beaune est nommé inquisiteur par Rome et conserve sa charge jusqu'en 1324.
  • 1317 : Sur décision du pape Jean XXII, l'archevêché de Toulouse est créé et les diocèses languedociens sont réorganisés : le nouvel archevêché est pourvu de sept évêchés suffragants : Montauban, Lombez, Rieux, Pamiers, Mirepoix, Lavaur et Saint-Papoul.
    L'archevêché de Narbonne reçoit deux évêchés suffragants : Alet et Saint-Pons de Thomières.
    Les évêchés d'Albi, Castres, Rodez, Mende et du Puy forment la bordure sud de la province ecclésiastique de Bourges.
    Les derniers disciples de Pierre Jean-Olieu sont de nouveau condamnés comme hérétiques par Jean XXII. Plusieurs franciscains Spirituels sont convoqués devant la Curie. Bernard Délicieux se met à leur tête et les accompagne à Avignon. Il est arrêté le 15 mai 1317. En décembre, le pape décide la suppression du mouvement des Spirituels, des Béguins et des fraticelles.
    Le pape Jean XXII condamne l'alchimie.
    1317-1326 : Jacques Fournier, évêque de Pamiers, occupe la charge d'inquisiteur pour tout le comté de Foix et notamment dans le pays d'Alion autour du village de Montaillou.
    1317-1335 : Le commerce montpelliérain du drap atteint durant cette période son apogée dans le bassin méditerranéen.
  • 1318 : Une ordonnance de Philippe V le Long réglemente la fabrication de la draperie languedocienne.
    Jean XXII réitère la condamnation des Béguins. Quatre premiers frères Spirituels sont condamnés et brûlés à Marseille.
  • 1319 : À partir du 3 septembre, le franciscain Bernard Délicieux, est jugé par la Curie. Auparavant son procès a été instruit par l'évêque de Pamiers, Jacques Fournier et celui de Saint-Papoul, Raymond de Mostuéjouls. Le dominicain Bernard Gui et Bernard de Castanet, devenu cardinal de Porto soutiennent l'accusation. Accusé d'entrave à l'Inquisition, le frère franciscain est torturé, puis condamné le 8 décembre 1319. Il est emprisonné à Carcassonne. Il y mourra en 1320.
  • 1320 : La ville d'Albi est officiellement réconciliée par l'inquisiteur Jean de Beaune et son évêque Béraud de Farges. Les consuls reçoivent l'absolution canonique. La ville de Cordes suivit l'année suivante.
  • 1321 : Au printemps, les populations du Midi de la France accusent les lépreux d'avoir voulu empoisonner les puits et de participer à un complot contre les chrétiens à côté des juifs et des musulmans. Le roi généralise la persécution par une ordonnance signée le 21 juin.
    Ce type d'événements alimentés par les rumeurs doit être mis au même plan que la révolte des Pastoureaux de 1320 (un mouvement populaire, spontané et incontrôlé de départs pour la Terre Sainte de pauvres gens et d'enfants qui devait s'accompagner de massacres de nombreux juifs) ou les pogroms qui vont accompagner quelques années plus tard les premières épidémies de peste (1349).
    Mort de Dante à Ravenne.
    Le dernier parfait cathare connu, Bélibaste, est arrêté et brûlé à Villerouge-Termenès.
  • 1325 : Une dernière croyante cathare, de Tarascon-sur-Ariège, Guillelme Tournié, est brûlée à Carcassonne par l'inquisiteur Jean Duprat.
  • 1326 : Jacques Fournier est transféré au siège épiscopal de Mirepoix, ce qui le décharge de sa fonction d'inquisiteur ordinaire ; il continue de travailler néanmoins avec les autres inquisiteurs successifs de Carcassonne, Jean de Beaune et Jean Duprat. Il est fait cardinal l'année suivante.
    Le pape Jean XXII assimile les sortilèges à l'hérésie. Dès lors l'Inquisition qui venait d'écarter la menace du catharisme pourrait prendre en charge la répression de la sorcellerie, de la magie et de nouvelles formes d'incroyance.
  • 1328 : Philippe VI de Valois devient roi de France après la mort de son oncle Charles IV sans héritier mâle. Ce choix se fait aux dépens d'Edouard III d'Angleterre, petit-fils de Philippe IV le Bel.
    Le nouveau roi de France écrase les Flamands à Cassel après une nouvelle révolte de la Flandre.
    Premier état des feux et des paroisses dans le royaume de France.
  • 1329 : Édouard III d'Angleterre fait hommage à Philippe VI de Valois pour la Guyenne.
    Pierre Clergue, le curé de Montaillou est exhumé et brûlé en 1329.
    Le 8 septembre 1329, une commission inquisitoriale est réunie à Carcassonne : cinquante et un conseillers durent débattre en deux jours de quarante cas. On décida de l'exhumation d'une femme Rixende et de la condamnation, comme relaps de quatre personnes : Isarn Raynaud d'Albi, Adam Baudet de Cordes, Raymonde Arrufat une habitante de Narbonne et du très vieux Guillaume Serre emprisonné depuis plus de vingt et âgé de plus de quatre-vingt ans. Ils furent brûlés sur les berges de l'Aude : ce sera le dernier bûcher de cathares en Languedoc.
  • 1334 : Le pape Jean XXII meurt. Son successeur est Jacques Fournier qui devient pape sous le nom de Benoît XII.
  • 1335 :
    1335-1342 : À l'initiative du pape Jean XXII, on construit le premier palais des papes à Avignon.
  • 1337 : Le roi de France confisque le duché de Guyenne à Edouard III qui réclame alors la Couronne de France en tant que petit-fils de Philippe IV le Bel. Un conflit éclate entre la France et l'Angleterre. Cette nouvelle guerre sera appelée « Guerre de Cent ans« .

« L'épopée cathare », Michel Roquebert (5 volumes)


Tome 1/5 : L'invasion 1198-1212

Il y a près de huit siècles, à l'instigation du pape Innocent III, le fer et le feu s'abattaient sur les terres qui allaient constituer plus tard la province du Languedoc. Ce premier volume raconte le prétexte de cette guerre sans merci connue sous le nom de croisade albigeoise et menée par une chevalerie recrutée dans le nord de la France : l'éradication du catharisme, une hérésie solidement implantée en pays occitan, qui enseignait que le monde visible n'est pas l'œuvre du Dieu de bonté, mais celle d'un créateur mauvais.

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Tome 2/5 : Muret ou la dépossession 1213-1216

En 1213, la bataille de Muret consacre la victoire du Nord sur le Sud-Ouest, des croisés commandés par Simon de Montfort sur le comte de Toulouse et le roi d'Aragon, de Rome sur les cathares. L'épée a provisoirement vaincu la parole. Tournant capital de cette première croisade contre les Albigeois, Muret inaugure le démembrement de la puissance occitane.

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Tome 3/5 : Le lys et la croix 1216-1229

Lorsqu'en avril 1216 Simon de Montfort fait hommage de ses conquêtes au roi Philippe Auguste, la croisade contre les cathares semble achevée. En fait, c'est le début d'une nouvelle lutte entre la légalité du « seigneur postiche » installé par la force, et la légitimité du « comte naturel » Raymond VI de Toulouse, alors en fuite.
Massacres, bûchers, batailles n'ont pas résolu la question cathare : l'autorité du roi de France sur Toulouse, l'autorité religieuse de Rome sur les pays « hérétiques ». Ce tome raconte le rétablissement inespéré opéré par les Occitans sous la bannière de Raymond VII mais aussi la « croisade royale » qui finit par sanctionner irrémédiablement sa défaite, et prépara l'annexion du Languedoc au domaine capétien.

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Tome 4/5 : Mourir à Montségur 1230-1244

750 ans après les événements, Montségur parle encore à notre imaginaire. La légende et l'histoire ont entremêlé leurs fils ; une poignée d'« hérétiques » qui défient des années durant les deux plus grandes puissances de leur temps, l'Eglise romaine et le roi de France ; dix mois d'un siège en altitude qui s'acheva un matin de mars 1244, dans les cendres d'un immense bûcher collectif ; les dossiers de l'Inquisition conservant les données d'un combat dont la question centrale reste toujours d'actualité : comment le mal peut-il apparaître dans un monde créé par un Dieu en principe infiniment bon ? La réponse cathare était fascinante, mais aussi redoutable pour les rois de France que pour Rome. C'est l'histoire d'une geste pathétique et folle, ici magistralement racontée en se fondant uniquement sur les sources du temps.

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Tome 5/5 : La fin des Amis de Dieu 1244-1321

Dernier volume de la série de cinq racontant le grand drame du XIIᵉ siècle occitan, nourri des documents historiques contemporains et des milliers d'interrogatoires menés par l'Inquisition.
Le catharisme n'est pas mort en 1244 sur le bûcher de Montségur. Dans le dernier volume de sa magistrale série, Michel Roquebert est le premier à relater, grâce à l'étude de milliers de sources contemporaines, la résistance du catharisme jusqu'au bûcher du dernier cathare, Guillaume Bélibaste, en 1321. L'auteur décortique le travail de l'Inquisition, fondé sur le contrôle d'un pays entier et la mise en fiches, village par village, de toute sa population. A la lecture de cette chasse aux « Amis de Dieu », comme s'appelaient entre eux les cathares, c'est la première guerre idéologique totalitaire qu'on découvre.

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