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Bugarach
les lutins Bug et Arach
 

BUGARACH
Les lutins Bug et Arach


L'Aude était autrefois, nous dit la tradition, une plaine immense et fertile sur laquelle veillaient des fées et des lutins. Les fées armées de longues piques chassaient les dragons et les serpents qui infestaient le pays, et dispersaient les nuages malfaisants pour la levée des récoltes. Les lutins, petits dieux des bois et des taillis, chassaient les vipères et dénichaient les corbeaux et les pies rapaces.

C'est pourquoi le peuple audois bénissait ces esprits bienfaisants, leur élevait des autels et avec leurs images en décorait les frontons.

Parmi ces fées et ces lutins, la déesse Nore et les lutins Bug et Arach étaient les plus honorés, tandis que Cers, fils d'Eole, père des vents et tempêtes voyait son temple abandonné par les bons paysans qui l'accusaient de ravager les récoltes, de dépouiller les arbres de leurs fleurs et parfois de découronner même les toits des maisons. En vain les fervents de Nore et les lutins Bug et Arach les suppliaient-ils ardemment d'intervenir auprès de Jupiter pour conjurer les méfaits de Cers. Ceux-ci avouaient en toute loyauté qu'ils se sentaient impuissants contre ce fils d'un dieu et petit-fils de Jupiter.

Un jour que la tempête avait fait rage plus que de coutume, la fée Nore, prise de pitié plus tendre pour le malheur de ces paysans, résolut d'implorer de front le grand dieu Jupiter. Touché de cette sainte audace, le maître de tonnerre promit à la petite déesse de calmer les colères de Cers et de veiller sur la contrée qu'elle aimait.

Encouragés par l'exemple de Nore, les lutins Bug et Arach se décident eux-aussi à implorer Jupiter pour qu'il délivre les pays qu'ils habitent des colères malfaisantes du même dieu Cers.

Mais afin de se faire mieux entendre du Maître des Cieux, Bug grimpe sur les épaules d'Arach et fait sa prière à Jupiter qui se laisse fléchir et dresse dans les nues un promontoire protecteur, fait du même mont sur lequel s'étaient placés les deux lutins pour l'implorer.

A l'abri de ce nouveau rempart, qui portera désormais le nom de Bugarach, toute la plaine du Roussillon et le plateau des Corbières ne craindront plus les colères désastreuses de Cers.

Extrait de Folklore, revue d'ethnographie méridionale, n° 113-1964
Légendes audoises «les esprits familiers»



 
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